mardi 5 mars 2013

2 GUERRE DU MALI : ACCUSÉ HOLLANDE LEVEZ-VOUS !


COUR PÉNALE INTERNATIONALE : Deuxième Séance du 28 février 2013 

Sur le banc des accusés :

L'INCULPÉ


Le président François Hollande, chef de l’ÉTAT français

SECONDE AUDIENCE : (voir la 1ère séance )

Après avoir à nouveau invité l’inculpé à décliner ses nom, prénom et qualités, lui avoir fait jurer de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, le Président de la Cour s’adresse alors au prévenu en ces  termes :

Le Président : - A l’issue de la première séance de ce procès, et malgré la faiblesse de vos arguments de défense et le peu de rapport avec les faits précis qui vous ont conduit devant cette Cour, vous avez été laissé en liberté provisoire. Cette clémence de la Cour avait deux raisons. La première, liée à l’Histoire de notre Pays, est le modèle auquel vous avez cru bon de vous soumettre, celui des chefs d’État qui, méprisant ou étouffant les idées et  les valeurs de ce que l’on a appelé la période des Lumières débouchant sur la Révolution de 1789, se sont comportés en autocrates arrogants ou en assassins. Pire, ils se sont servis de ces valeurs de générosité et de justice pour mieux asservir. Tels les Bonaparte, grand ou petit, les Thiers assassin du peuple des fédérés de la Commune de Paris, en 1871, Poincaré – la Guerre, en 1914, sans compter les militaires, Pétain ou De Gaulle, à l’affut des démissions ou des soumissions des « élus du peuple ». L’autre raison de la clémence de la Cour est la haine de la « démocratie » qui vous a été inculqué à l’École des Sciences politiques. Le fondateur, en 1871, de l’École, justifiait l’autocratie oligarchique élitiste et seule apte à gouverner. « Il faut que, derrière l’enceinte croulante de leurs prérogatives et de la tradition, le flot de la démocratie se heurte à un second rempart fait de mérites éclatants et utiles, de supériorités dont le prestige s’impose, de capacités dont on ne puisse pas se priver sans folie. »

Ceci étant dit, accusé Hollande, qu’avez-vous entrepris, depuis la dernière audience, pour éventuellement réduire la portée des accusations formulées à votre encontre par  le procureur général de cette Cour, d’avoir, en votre qualité de chef de l’État français, commandité l’invasion d’un pays étranger, le Mali, sans la décision explicite du Conseil de sécurité des Nations Unies ?

L’inculpé : - « Monsieur le Président, malgré ma volonté soutenue par mes conseillers, d’en finir au plus vite avec une intervention destinée à protéger l’État malien, les difficultés s’accumulent. Nous sommes dans une guerre « asymétrique ». Notre adversaire, terroriste, dispose d’un contingent et d’un terrain d’affrontement non conformes. Il s’agit plus d’une guérilla sans un face à face égalitaire de deux armées. Cela risque de durer. 

Le Président : - Le constat que vous faites aujourd’hui, d’une guerre « asymétrique » aurait pu être fait avant même le début de votre intervention. L’exemple de l’Afghanistan ou de l’Irak aurait pu éclairer votre chef d’État major, le célèbre et sarkozyste général Piga. Quelques heures, seulement après la « victoire » des troupes franco maliennes et la reprise de la ville de Gao aux « terroristes », ces derniers sont installés au centre ville, dans la résidence du gouverneur et tirent sur vos soldats…Vos stratèges en chambre auraient pu s’inspirer d’une analyse (Le Monde du 25 2 13) qui souligne : « …la stratégie de ces groupes est de disperser les forces de la coalition. D’abord il s’agit de les obliger à être sur plusieurs fronts à la fois. Mais on peut aussi redouter de voir des incursions se produire dans des pays voisins. J’ai bien peur qu’ils soient présents dans de très nombreux endroits » Accusé Hollande, allez-vous envoyer vos soldats dans toute l’Afrique de l’Ouest ?

L’Inculpé : - Je ne sais, Monsieur le Président, mais si mes homologues et amis chefs d’État africains me le demandent, il me faudra bien aller les  secourir. Comme je vous l’ai dit, Monsieur le Président, au cours de la précédente audience, lorsque je reçois cet appel à l’aide de mes homologues présidents, je me sens agressé moi même.

Le Président : - Accusé Hollande, comme je l’ai souligné au début de cette audience, la Cour a pensé que votre remise en liberté conditionnelle vous inciterait à réfléchir sur le rôle et les responsabilités morales d’un individu qui s’est emparé, pacifiquement ou militairement d’un pouvoir de chef d’État. Doit il se draper dans sa tunique d’autocrate, devenir le fétiche de sa propre fonction, la sacraliser au point d’étouffer sa propre raison d’homme sous le sinistre mausolée de la « raison d’État » ? Ces homologues que vous défendez s’appuient sur la misère intellectuelle, économique et sociale pour accroitre leur influence et leurs richesses. L’analphabète pauvre malade et résigné (Islam) est le garant de leur pouvoir.

L’Inculpé : - Monsieur le Président, j’essaie de provoquer au dialogue entre les parties en conflit, comme l’a demandé l’ONU, mais cela n’est pas aisé. Ainsi, le premier ministre du Mali, D. Cissoko,  nommé en décembre 2012 par les militaires qui venaient de chasser son prédécesseur Modibo Diarra, se refuse à toute idée d’une solution fédérale avec les opposants Touaregs du nord du Mali. Et en réponse à une question sur les crimes commis par l’Armée malienne sur les populations civiles du Nord du Pays, il répond : « … dans toute armée il y a des gens peu recommandables, mais il ne faut pas en conclure que l’armée est mauvaise. Il faut faire confiance aux autorités chargées de sanctionner les manquements à la discipline. » Je suis un peu désemparé.

Le Président : - Effectivement, accusé, vous semblez patauger dans un bourbier sans être capable de savoir comment en sortir. Et quand un de vos acolytes s’écrie « La traque au terroristes commence, nous allons les chercher à la pince à épiler », on peut se demander si vous êtes conscient de la gravité de la situation. Votre délire militariste contre ceux que le premier ministre du Mali appelle « les Illuminés » provoque  la recrudescence des attentats suicides et  des prises d’otages. La triste aventure de ces 7 otages enlevés au Cameroun et dont un de vos ministres vient annoncer triomphalement la libération devant le Parlement, avant de se rétracter quelque temps après, est significative. Serez vous sourd à l’appel des parents d’otages, inquiets pour la vie des leurs, et qui vous demandent d’arrêter cette guerre ?  Continuerez vous à laisser votre armée et ses acolytes prendre en otage des villages maliens sous le prétexte que les habitants ont « collaboré » avec les « illuminés » ? Vous aurez à répondre devant les juridictions appropriées des conséquences tragiques de votre intervention au Mali sur d’innocentes victimes prises en otage.

L’Inculpé : - Monsieur le Président, je dois vous dire que j’ai fait de vives remontrances à mon Ministre pour sa précipitation. Mais avouez que, si la nouvelle avait été vraie, quelle joie cela aurait provoqué !  Il est vrai aussi que ceux que l’on désigne comme « terroristes, djihadistes, illuminés » nous accusent de lancer contre eux une véritable croisade. Mais ce n’est pas juste. Dès que nous aurons extirpé de leur refuge chaque groupe d’Illuminés, nous mettrons fin à l’opération « Serval ». Quant aux risques, pour les Européens, d’être pris en otage, il ne faut rien exagérer. D ‘ailleurs, mon homologue du Cameroun s’est montré rassurant et a invité les Européens à faire comme si de rien n’était.
Le Président :  Accusé, vous semblez prendre un peu trop à la légère une situation critique. Vous devriez savoir que ceux qui sacralisent un Dieu, une Patrie, une Fonction sont prêts à tout pour garder et étendre leur pouvoir quitte à pousser au crime. Le groupe preneur d’otages au Cameroun justifie son action par « les transgressions et les atrocités commises contre la religion d’Allah par les pays européens… ». Alors il ne s’agit pas de tranquilliser l’opinion en obligeant les télévisions à dissimuler le visage des otages, d’exiger du CSA qu’il censure les images de guerre au Mali, au nom de « la dignités des personnes ». Montrer l’atrocité de la guerre est au contraire une « dénonciation d’actes commis contre la dignité des personnes ». Alors, accusé Hollande, si la Cour décide de prolonger votre liberté conditionnelle, tentez d’imaginer comment sortir du bourbier dans lequel vous avez entrainé votre Pays.

Pour ce faire, méditez cette information : (Le Monde 23 02 2013) En  Syrie, un groupe djihadiste opposé au Président Assad a décapité la statue du grand philosophe et poète syrien de l’époque Abasside Abou Ala al Maari, (973 – 1057). Il s’est fait connaître pour son humanisme et son pessimisme philosophique, remettant en cause les dogmes religieux. Dans son ouvrage « Risalat al ghufran », considéré par certains comme ayant inspiré « La Divine Comédie », le poète visite le paradis où il rencontre des écrivains païens. Il a écrit ces vers : « Deux sortes de gens sur la Terre : Ceux qui ont la raison sans religion et Ceux qui ont la religion et qui manquent de raison. » Essayez de devenir cet homme « normal » qui jusqu’à présent vous a servi d’étiquette,  débarrassez-vous des guenilles de la « religion de la Raison d’État ». Ne rejoignez pas le groupe des « Illuminés », ceux pour qui, disait un ancien combattant du Liban, leur arme tient lieu et place de la raison.

Fin de la seconde audience.










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